Et un jour qu’il se trouvait au bord d'un puits, comme il se penchait pour juger de la profondeur de l’eau, il vit paraître en face de lui un vieillard tout décharné, à barbe blanche et d’un aspect si lamentable qu’il ne put retenir ses pleurs. L’autre, aussi, pleurait.
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Julien avait reçu dès la naissance ce que la société pouvait lui donner de meilleur, éducation, opulence, harmonie. D’où est née chez ce jeune homme cette monstrueuse soif de carnages ? Chasseur solitaire impitoyable et compulsif, il reçoit d’un cerf une malédiction : il tuera ses propres parents. Julien fuit, parcourt le monde, cherche la mort en guerroyant, puis la paix dans une amour lointaine, jusqu’à ce que la prophétie le rattrape et fasse de lui un assassin. Alors seulement une bifurcation peut s’opérer dans sa vie.
Le conte de Flaubert, récit initiatique, parcours mystique et ode à la nature, irradie une grande violence, et une grande poésie. Sa résonnance est troublante avec ce moment de notre histoire, où la nature semble elle-même réclamer, de l’humanité toute entière et de chacun de nous, un changement radical.
Nous installerons le camp de Julien dans des lieux qui pourraient aujourd'hui être ceux de la fin de sa vie : un site industriel abandonné, une forêt, un arboretum, quelques arbres à la périphérie d’un domaine ou au cœur d’une cité... Les spectateurs disséminés scruteront l’action, des casques transmettront le souffle des voix non portées et des instruments live, mêlé à l’environnement sonore réel de l'endroit, et traversé de signes inattendus du créateur sonore.
... cette représentation est une révolution. Le texte est magnifique, moderne, vivant, poétique, violent. Courir dans sa bibliothèque ou dans une librairie pour redécouvrir Flaubert est une évidence. Quant à la Divine Comédie, si l’occasion se présente, ne laissez pas passer la chance d’aller les voir et les entendre, le casque aux oreilles.
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Le Pays d'Auge, Le Pays d'Auge
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Le spectacle devait être joué en extérieur, mais la pluie s’étant invitée, c’est au gymnase du Robillard qu’a été donnée la création de Saint Julien l’Hospitalier d’après Gustave Flaubert. De nombreux évènements, labellisés « Flaubert 21 », commémorent le bicentenaire de la naissance de l’écrivain, né le 12 décembre 1821 à Rouen.
A l’occasion des commémorations, la compagnie « Divine Comédie » de Rouen a présenté, au lycée agricole Le Robillard, son spectacle labellisé, en lien avec le lycée et la communauté d’agglomération Lisieux Normandie.
La compagnie théâtrale a été accueillie au lycée agricole où elle a répété sa nouvelle création depuis le 1er février. Trois enseignantes ont animé l’étude du texte de Flaubert et la relation troupe/élèves dans sa traduction théâtrales, avec leurs classes de 1ere AgroEquipements et terminales STAV, Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant : Emmanuelle Jeanne et Virginie Trotoux, professeures de français, Lydie Colin professeure d’éducation socioculturelle.
Avant la représentation, le directeur du Robillard, Said Lawal, a rappelé que « l’axe culturel est un temps fort pour son établissement mais aussi pour l’animation et le développement des territoires ruraux ». Il a remercié les différents soutiens de l’opération et la Divine Comédie dirigée par Jean-Christophe Blondel, une troupe « partenaire important et régulier » avec laquelle plusieurs projets sont menés.
Soutien du projet, Jocelyne Benoit, vice-présidente en charge de la culture à l’agglo était présente au spectacle, accompagnée de Mathilde Leroux Hennard, directrice des affaires culturelles de l’agglo, avec également René Peilloux, directeur du Théâtre Lisieux Normandie et coproducteur de « Saint Julien ». Aides de la CALN mais aussi de la région : dans son dispositif « Patrimoine en création », elle finance le spectacle à hauteur de 20 000 euros et subventionne par convention l’agglo pour son programme d’actions culturelles dans lequel s’inscrit le spectacle de la Divine Comédie.
Saluons avant tout la prestation de Jean-Marc Talbot qui transporte le public au-delà des murs pour plonger dans la légende de Saint Julien l’Hospitalier. Tout au long, le chant et la musique d’Anne-Lise Binard rythme avec talent la scénographie. Après la description d’un château dans un univers édénique, l’atmosphère s’assombrit avec la naissance d’un enfant cruel, devenant un chasseur impitoyable. Frappé par la malédiction d’un cerf qu’il a tué avec toute sa harde, Julien s’enfuit mais rencontre la prophétie et bien sûr l’histoire ne s’arrête pas là, et elle ne vous sera pas racontée pour le plaisir de la découverte.
Pour qui a un souvenir brumeux et scolaire de Flaubert, une vague réminiscence de Madame Bovary et e Bouvart et Pécuchet, bref un souvenir pâlichon et peu incitatif à la relecture, cette représentation est une révolution. Le texte est magnifique, moderne, vivant, poétique, violent. Courir dan ssa bibliothèque ou dans une librairie pour redécouvrir Flaubert est une évidence. Quant à la Divine Comédie, si l’occasion se présente, ne laissez pas passer la chance d’aller les voir et les entendre, le casque aux oreilles.
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Le Pays d'Auge, Le Pays d'Auge
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Jean-Marc Talbot joue le rôle de Julien et du narrateur, et réalise une prestation aussi physique qu'incarnée. Anne-Lise Binard surprend le public par la variété de ses répertoires : tout à tour chanteuse, compositrice, elle joue de l’alto et de la guitare et, véritable caméléon, mime les animaux de la forêt, victimes de la soif de carnage de Julien, ou les humains de l’histoire, dans un enchaînement sans faille.
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Ouest France, Ouest France
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« C’est dans notre rôle d’apporter de la culture dans l’établissement et j’en ai fait un poitn fort », affirme le directeur Said Lawal. Du 1er au 19 février, le metteur en scène Jean-Christophe Blondel a finalisé la création de la pièce La légende de Saint Julien l’Hospitalier, d’après le conte éponyme de Gustave Flaubert. Des ateliers avec les lycéens ont été organisés au cours de cette période.
Un dispositif scénographique innovant permet un parcours dans la nature avec le public, équipé de casques audio. « ce spectacle déambulatoire sert à mettre en valeur les lieux dans lesquels on joue, explique le metteur en scène. C’est la première fois qu’on joue ce spectacle devant un public, j’espère que nos déplacements vont fonctionner ».
Il pleut à verse malheureusement ce jeudi, pour la première du spectacle, qui a dû se rabattre dans le gymnase du Robillard. Mais celui-ci, malgré l’absence d’arbres et du magnifique cadre du câteau du Robillard, est suffisamment grand pour permettre à la quarantaine d’élèves présente de suivre en déambulation les deux comédiens, à leur demande. « Julien développe une passion pour la chasse, jusqu’à l’ultra violence et la destruction sans limite. Un jour, au cours d’un épouvantable massacre d’animaux, un grand cerf le maudit et prédit qu’il tuera son père et sa mère ».
Jean-Marc Talbot joue le rôle de Julien et du narrateur, et réalise une prestation aussi physique que mnésique. Anne-Lise Binard surprend le public par la variété de ses répertoires : tout à tour chanteuse, compositrice, elle joue de l’alto et de la guitare et, véritable caméléon, mime les animaux de la forêt, victimes de la soif de carnage de Julien, ou les humains de l’histoire, dans un enchaînement sans faille. « Le spectacle est au programme de la saison 21 22 du Théâtre Lisieux Normandie et sera présenté dans plusieurs communes », précise René Peilloux, son directeur.
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Ouest France, Ouest France
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Gustave FLAUBERT
Jean-Christophe BLONDEL
Christèle BARBIER
Sylvain WAVRANT
Anne-Lise BINARD
Jean-Marc TALBOT
Anne-Lise BINARD
Christophe SECHET
Céline PRADEU
Sylvain WAVRANT
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