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Porté par un quatuor d'acteurs convaincants, le texte s'écoute avec intérêt (...). Mais il essaie de creuser des concepts trop souvent ratatinés sur les réseaux sociaux. C'est l'avantage du théâtre, il sait prendre son temps.
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Joëlle Gayot, TELERAMA
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Porté par un quatuor d'acteurs convaincants, le texte s'écoute avec intérêt (...). Mais il essaie de creuser des concepts trop souvent ratatinés sur les réseaux sociaux. C'est l'avantage du théâtre, il sait prendre son temps.
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Joëlle Gayot, TELERAMA
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… Dans les rangs, les avis sont certainement partagés, chacun se retrouvant face à lui-même à l’écoute des témoignages, de points de vue de chacun ainsi disséqué, des mécanismes de dominations permettant ce type d’agressions sexuelles ainsi explorés. Doit-il ou non être puni ? La question a le mérite d’être posée. Et la réflexion de s’enclencher. Salutaire. (note 4/5)
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Sylvain Merle, LE PARISIEN
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… Dans les rangs, les avis sont certainement partagés, chacun se retrouvant face à lui-même à l’écoute des témoignages, de points de vue de chacun ainsi disséqué, des mécanismes de dominations permettant ce type d’agressions sexuelles ainsi explorés. Doit-il ou non être puni ? La question a le mérite d’être posée. Et la réflexion de s’enclencher. Salutaire. (note 4/5)
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Sylvain Merle, LE PARISIEN
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Le public est embarqué dans l’audience publique, et il y a fort à parier que les débats continuent entre spectateurs au retour du spectacle. Car cette proposition donne à penser autant qu’à voir et y parvient sans dogmatisme, même si le ton est vif et les propos parfois verts et brutaux. Le théâtre ajoute ce qui manque souvent aux débats stériles sur ces questions : de la chair, de la psychologie, la particularité de la mise en situation et les rets inextricables des relations humaines.
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Catherine Robert, LA TERRASSE
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Jean-Christophe Blondel réunit un remarquable quatuor de comédiens, qu’accompagne Rita Pradinas à la guitare et au chant, pour une analyse approfondie et nuancée des débats actuels sur la domination masculine et les abus sexuels.
C’est peu dire que le sujet est scabreux et que l’exercice est risqué ! Aborder aujourd’hui la question de la qualification de l’acte sexuel en évitant les pièges de l’euphémisme autant que ceux de l’hystérie, en se gardant de la misogynie graveleuse ou la bacchanale castratrice paraît quasi impossible. Les filles sont des putes et les hommes sont des salauds : rideau ! Voilà justement le genre d’outrance qu’évite le texte de François Hien, en appelant un chat un chat et un chien un chien, parvenant à expliciter les conditions des controverses et des combats actuels avec une franchise et une lucidité bienvenues. Louis Worms est professeur à l’université. Géraldine Ruben est sa thésarde. Un soir, parce que cela l’arrange, qu’il n’a pas envie de sortir en ville et qu’il part en colloque le lendemain, il reçoit la jeune femme chez lui pour répondre à ses questions et l’aider à peaufiner son travail. Porto, musique, danse, main sur le ventre, noir… Quelques semaines plus tard, l’étudiante porte plainte auprès de l’université pour agression sexuelle. Après la scène du drame, remarquablement interprétée par John Arnold et Noémie Pasteger qui réussissent brillamment à camper la misère existentielle de ces amants impossibles qui ne savent pas ce qu’ils cherchent, sinon à rassurer leur narcissisme en berne, vient le déroulement de la commission disciplinaire, qui doit trancher sur la nature de l’acte et le possible renvoi du professeur Worms.
Un théâtre rendu au forum
Entrent alors en scène Yannik Landrein et Pauline Sales, d’une sidérante vérité dans leurs rôles respectifs : le premier en défenseur de la présomption de consentement, l’autre en avocate de la cause des femmes. Rien n’est tabou, rien n’est caché, rien n’est édulcoré. On se croirait revenu aux grandes heures du théâtre de l’opprimé, quand la scène savait imaginer des solutions collectives aux problèmes de société par la discussion. Le public est embarqué dans l’audience publique, et il y a fort à parier que les débats continuent entre spectateurs au retour du spectacle. Car cette proposition donne à penser autant qu’à voir et y parvient sans dogmatisme, même si le ton est vif et les propos parfois verts et brutaux. Le théâtre ajoute ce qui manque souvent aux débats stériles sur ces questions : de la chair, de la psychologie, la particularité de la mise en situation et les rets inextricables des relations humaines. Une femme n’est pas seulement un vagin, un homme n’est pas seulement un phallus et une relation sexuelle n’est pas seulement la rencontre mécanique entre ces deux organes. Pour que la honte change de camp, il faut que les dominants comprennent que la domination qu’ils imposent est aussi une domination qu’ils subissent. A cet égard, l’interprétation de John Arnold, en séducteur sur le retour qui n’a pas mieux réussi sa carrière amoureuse que sa carrière universitaire et rêve d’une dernière saillie crépusculaire, est brillante. Si l’on ne veut plus de pygmalion lubrique parmi les directeurs de thèse, si, de même, on ne supporte plus les patrons confondant secrétaire et maîtresse ou les supérieurs hiérarchiques considérant que les stagiaires ont à donner de la fesse autant que du cerveau, c’est à toutes les structures de pouvoir qu’il faut s’attaquer. Le spectacle habilement mis en scène par Jean-Christophe Blondel le suggère avec intelligence. « Entre égaux, l’œuvre est plus difficile, mais elle est plus haute : il faut chercher âprement la vérité, trouver le devoir personnel, apprendre à se connaître soi-même, faire continuellement sa propre éducation, se conduire en respectant les droits et les intérêts des camarades. Alors seulement on devient un être réellement moral, on naît au sentiment de sa responsabilité. », disait Elisée Reclus.
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Catherine Robert, LA TERRASSE
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La scénographie esquisse, elle, en toute simplicité des espaces que complète l’imaginaire des spectateurs et la guitare et les chants de Rita Pradinas offrent une belle profondeur de champ, une chambre d’écho, comme celle d’un chœur tragique, à ce qui se déroule sur scène (…) On en sort avec l’envie d’en discuter encore et surtout que, sans jeu de mots, La Honte soit la plus largement partagée possible. En effet, sa manière d’explorer le sujet via une réflexion qui s’approfondit sans cesse à travers une langue simple et percutante, des situations vivantes et une pensée dialectique qui porte un regard coupant sur notre société a tout intérêt à nourrir cette question de société.
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Eric Demey, Scène Web
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Il y a deux ans, l’Université était rattrapée par la lame de fond qui traverse actuellement notre société. Déjà, un an auparavant, François Hien avait imaginé l’histoire de ce professeur Worms et de sa doctorante Géraldine Ruben. Elle vient chez lui, un soir, pour poser des questions sur la thèse qu’il dirige. Ils boivent un verre, sympathisent. Il l’embrasse, la pénètre, jouit. Elle ne dit rien. Et deux semaines plus tard, elle adresse une demande au comité d’éthique de l’université pour qu’il soit radié en raison de ce viol. Une histoire simple, qu’on pourrait malheureusement presque qualifier d’ordinaire, qui permet à l’auteur d’explorer dans ce spectacle bien des enjeux que soulève la libération de la parole féminine et la nécessité de repenser les rapports homme-femme qu’elle véhicule avec elle.
François Hien a été formé aux écoles du cinéma documentaire et de la philosophie. On aurait vite fait de penser qu’il a ainsi acquis le talent de rendre compte du réel dans la multiplicité de ses dimensions. Cette Honte confirme qu’il faut compter avec cet auteur (découvert avec Olivier Masson doit-il mourir ? et confirmé avec La Faute) qui décrypte comme nul autre les mécanismes en jeu dans les conflits qui traversent notre société et sait les rendre dans une théâtralité simple et percutante.
Ainsi, de La Honte, qui peut ne pas sortir profondément remué, ébranlé dans ses représentations sur ce sujet ô combien complexe du consentement féminin et de ce qu’il exprime de la place des femmes dans la société ? Le spectacle commence par donner à voir cette soirée entre le professeur et la doctorante. Lui est plutôt humble, maladroit, intimidé, impressionné par cette jeune femme qui s’ouvre à lui. Elle est aussi humble, maladroite, intimidée, impressionnée par ce professeur un peu mentor qui lui ouvre sa porte. Trente ans les séparent. Des corps et des personnalités à des stades différenciés. Dans ces conditions, qu’est-ce qui, au fond, le pousse à croire qu’elle puisse le désirer ? Et elle, pourquoi ne refuse-t-elle pas la relation qu’il lui impose ? François Hien rebondit sur ces deux questions centrales et tente de démonter les mécanismes de ce qui se passe ce soir-là à travers des personnages nuancés.
Même si la justice n’est pas saisie, l’Université traite en interne les affaires d’agression sexuelle. La deuxième partie du spectacle prend ainsi la forme d’audiences publiques menées par deux collègues du professeur chargés de mener l’enquête pour se prononcer sur son éventuelle exclusion de l’université. Yannick Landrein incarne un confrère éloquent, mâle un peu féministe mais pas vraiment déconstruit pourrait-on dire, qui prend la défense de son collègue. Pauline Sales une femme plus effacée mais néanmoins tenace qui soutient la démarche de la jeune femme. On ne retracera pas ici le détail des argumentations qui s’affrontent et avec quelle habileté François Hien les scénarise et les met en spectacle. On se contentera de souligner à quel point la pièce est capable de retourner les consciences, de renverser les jugements mais aussi d’explorer jusqu’au cœur tout ce qui se joue ici. Pour ce faire, Jean-Christophe Blondel a dirigé ses acteurs vers un jeu sobre, qui dessine nettement des personnages aux reflets pourtant changeants. La scénographie esquisse, elle, en toute simplicité des espaces que complète l’imaginaire des spectateurs et la guitare et les chants de Rita Pradinas offrent une belle profondeur de champ, une chambre d’écho, comme celle d’un chœur tragique, à ce qui se déroule sur scène.
Au final, on sort en ayant l’impression d’avoir significativement progressé dans l’appréhension de cette question de la zone grise du consentement mais aussi certainement davantage éclairé sur sa manière de l’approcher. Avec l’envie d’en discuter encore et surtout que, sans jeu de mots, La Honte soit la plus largement partagée possible. En effet, sa manière d’explorer le sujet via une réflexion qui s’approfondit sans cesse à travers une langue simple et percutante, des situations vivantes et une pensée dialectique qui porte un regard coupant sur notre société a tout intérêt à nourrir cette question de société.
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Eric Demey, Scène Web
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… Son texte est une véritable prouesse, car tout y est : la triste banalité de la domination de genre, la question institutionnelle, le contexte Me Too en filigrane et les perspectives de son dépassement, mais aussi de multiples et subtils clins d’œil allant de La honte de Bergman à celle d’Annie Ernaux, en passant par La domination masculine de Bourdieu. Cependant, le dramaturge a su couler ce tout dans le creuset d’une œuvre aussi originale que nécessaire.
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Jean-Pierre Haddad, CULTURE FNES FSU
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Louis, un professeur quinquagénaire, a une relation sexuelle avec Géraldine, sa doctorante. La scène se passe chez lui. N’est-ce pas incongru pour un entretien d’étape sur des recherches ? L’invitation venant du prof n’est-elle pas déjà « de trop » dans le cadre d’une direction de thèse ? Dans les jours qui suivent, l’étudiante saisit la Commission disciplinaire de l’Université en dénonçant cette relation comme non consentie. La mécanique sournoise de la domination masculine aurait joué son rôle d’assujettissement au désir de l’autre, un autre mais toujours le même, le mâle. Le désir souverain recrée sans cesse son autre et lui assigne un désir vassal. En même temps, le poison de la honte se distille dans le corps de la proie, produisant en elle les conditions de sa passivité. Cette honte ne devrait-elle pas plutôt être celle de l’agresseur, celle du professeur animâlement réduit à sa petite pulsion sexuelle ? D’autant qu’un autre pouvoir, et son abus, sont aussi en jeu, puisque le directeur est le futur évaluateur du travail de l’étudiante.
Une commission disciplinaire n’est pas un tribunal et la différence est capitale : l’affaire sera examinée et jugée par des pairs, deux collègues : un homme, Mathieu, et une femme, Clémence. Si l’agression est établie, l’institution universitaire peut-elle maintenir en place l’auteur ou doit-elle le mettre à pied ? Le problème n’est pas juridique et pénal, mais professionnel, sociétal, de mœurs… Il ne s’agit pas de se prononcer selon la loi, mais selon ce que l’on veut pour une institution et pour les relations sociales qui s’y tissent. En un mot, le vrai tribunal devant lequel nous sommes également convoqués est celui de notre propre culture sociale. Pouvons-nous admettre encore longtemps les rapports de pouvoir entre les sexes ? Voulons-nous continuer cette partie interminable de ping-pong de la honte ? Au-delà des faits, Clémence pose la bonne question : « Quelle fin voulons-nous donner à cette histoire? » Et de vouloir que cette fin ne soit pas tant juste que belle !
Ce théâtre si grave soit-il ne cesse d’être poétique. Il est une fabrique de rêve, ou d’anti-cauchemar ; une fabrique d’utopie. Il est donc aussi profondément politique, au sens grec du terme, il engage une réflexion sur la cité, ses valeurs, ses pratiques, ses normes ; il interroge ce que doivent être les relations humaines pour permettre un vivre ensemble utile et souhaitable à tous.
La mise en scène de Jean-Christophe Blondel est fort intelligente ; elle est même performante, au sens où elle produit des effets de réalité nous impliquant… La scène d’invitation-agression occupe une première partie, auditions et plaidoiries les suivantes, le tout rythmé par la guitare de Rita Pradinas, son électrique bien sûr ! Saluons donc la scénographie de Cerise Guyon. Les interprètes, John Arnold (Louis), Noémie Pasteger (Géraldine), Pauline Sales (Clémence) et Yannik Landrein (Mathieu) jouent un texte dense mais avec une grande justesse et ce qu’il faut d’humour. Notons que l’acuité philosophique de l’œuvre est incarnée sur scène à la nuance près, le jeu physique des acteurs exprime avec talent les dimensions critiques, analytiques et sociologiques de la pièce. Parlons donc de son auteur, François Hien également romancier et enseignant de cinéma. Son texte est une véritable prouesse, car tout y est : la triste banalité de la domination de genre, la question institutionnelle, le contexte Me Too en filigrane et les perspectives de son dépassement, mais aussi de multiples et subtils clins d’œil allant de La honte de Bergman à celle d’Annie Ernaux, en passant par La domination masculine de Bourdieu. Cependant, le dramaturge a su couler ce tout dans le creuset d’une œuvre aussi originale que nécessaire. Au passage, ce texte engagé cite Friedrich Nietzsche : « J’ai combattu longtemps dans le camp de mon ennemi, il est temps de rejoindre mon camp ». Rendons-lui son écho nietzschéen : « Il est temps que l’humain plante le germe de sa plus haute espérance. »
En attendant que le réel qui inspire la pièce soit aboli, dépassé par le haut, comment celle-ci se termine-t-elle ?
Allez voir La Honte et vous le saurez… Mais sachez d’ores et déjà que le dernier mot revient à l’étudiante !
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Jean-Pierre Haddad, CULTURE FNES FSU
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… Au final, l'on ne peut que recommander ce spectacle brillant et performatif, qui au-delà d'une stricte dénonciation des rapports de force homme-femme interroge sur un mode humaniste notre rapport subjectif à l'Autre
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Thierry de Fages, LE BLOG DE PHACO
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Au Théâtre de Belleville Jean-Christophe Blondel met en scène le texte percutant et humaniste de François Hien. Avec en toile de fond la question du viol le spectacle La honte renouvelle notre regard sur la sexualité choisie et le comportement humain. A l'heure de Me Too et des réseaux sociaux le thème des violences sexuelles a pris une ampleur inédite, notamment le sexisme quotidien et le harcèlement sexuel des femmes. Le traitement théâtral de La honte se révèle original, dépassant le simple constat de bon ton sur la place des femmes dans la société ou sur l'inégalité des rapports hiérarchiques à l'université.
Subtilement mis en scène par Jean-Christophe Blondel ce drame nous raconte l'histoire banale d'une étudiante (Géraldine Ruben) se rendant un soir chez un professeur quinquagénaire (Louis Worms). Le spectacle nous montre cette même étudiante, quelques semaines plus tard, racontant pudiquement devant la commission disciplinaire de l'université le viol dont elle aurait été victime ce jour-là de la part du professeur.
Renonçant à hystériser ou à diaboliser ses personnages la mise en scène privilégie un climat théâtral sobre et explicatif, proche à la fois du thriller psychologique et du documentaire social intimiste . Et l'intéressant texte de François Hien fait particulièrement ressortir le caractère complexe de cette affaire de moeurs où chaque personnage n'apparaît jamais ni totalement blanc ni totalement noir. Dans une habile progression théâtrale, ponctuée d'un lancinant environnement musical de guitare électrique, La honte décortique chronologiquement toutes les étapes de ce drame : la soirée entre Géraldine et Louis, la dénonciation de Géraldine devant la commission disciplinaire, la convocation de Louis, les conclusions des membres de la commission.
Jamais ennuyeux, ce spectacle - qui dure près de 2 heures - interroge de façon cruciale la notion de consentement (celui de Géraldine), mais aussi à travers les quatre personnages de ce drame, enrobé parfois d'un certain humour, pose la question même de la subjectivité de l'interprétation des faits. Dans le rôle de ce professeur désinvolte gentiment anar et ayant réponse à tout John Arnold se révèle excellent.
Quant à Noémie Pasteger, elle atteint une grande intensité dramatique dans sa façon réaliste d'exposer, tout en le revivant, son histoire personnelle. Avec beaucoup de talent et une certaine drôlerie Yannik Landrein (Mathieu) et Pauline Sales (Clémence) interprètent deux sincères Sherlock Holmes universitaires, friands d'analyses fines et de vérité sociologique. Au final, l'on ne peut que recommander ce spectacle brillant et performatif, qui au-delà d'une stricte dénonciation des rapports de force homme-femme interroge sur un mode humaniste notre rapport subjectif à l'Autre.
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Thierry de Fages, LE BLOG DE PHACO
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… Le texte de François Hien est puissant, précis et efficace (...) Les comédiens, tous formidables, sont fascinants de réalisme. Ils disposent d’une belle présence scénique qui apporte force et consistance au propos délicat de ce récit.
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Laurent Schteiner, THEATRE ONLINE
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Le théâtre de Belleville vient de mettre à l’honneur un spectacle de François Hien, La Honte dans une mise en scène de Jean-Christophe Blondel. Ce spectacle fait écho à une actualité tristement florissante où la culture de la domination masculine souille des vies de femmes au plus profond de leurs âmes. Dans un texte fort bien écrit, François Hien y dessine les contours de l’inacceptable en mettant en perspective l’argumentaire de chacune des parties en présence.
Un éminent professeur d’université, Louis, reçoit chez lui une jeune doctorante, Clémence, pour discuter de sa thèse. A travers leurs échanges, il y voit comme une possibilité de la séduire. Du moins, il semble s’en convaincre. Il interprète certains éléments en sa faveur. De facto, sans contrainte physique ni expression claire de consentement, Louis entreprend Clémence. Quelques semaines plus tard, l’étudiante dépose une plainte en réclamant la tenue d’une commission disciplinaire publique. Pendant les travaux de cette commission où les protagonistes ont choisi de se présenter afin de répondre aux questions de deux membres de l’université. Géraldine s’attachera à défendre la plaignante alors que Mathieu tentera de disculper Louis.
Si le propos semble surfer sur les réflexions nées du mouvement MeToo, François Hien prend soin de disséquer avec précision les ressorts de la domination masculine ainsi que les réactions féminines dans le cadre de cette agression. Comment qualifier et engager la responsabilité de Louis alors qu’aucune contrainte physique ni expression claire de consentement n’ont été détectées. Louis, mal à l’aise, joue sa réputation qui se trouve entachée et Clémence aspire à la reconnaissance de l’agression afin de commencer sa reconstruction. Comment expliquer l’absence claire de consentement ? François Hien, sans la dévoiler, pointe du doigt l’effet de sidération bien connu qui tétanise les femmes donnant ainsi l’impression d’un consentement tacite. L’homme, estimant le champ libre, dispose de la femme en la violant. C’est pourquoi il convient de nuancer la définition de viol en l’étayant. Le viol ne s’exerce pas toujours sous la contrainte et la violence mais également dans un cadre plus flou marqué par une absence de réaction. Ce dernier point constitue la pierre angulaire des débats de cette commission.
Cassant le quatrième mur, les personnages s’adressent à l’auditoire de l’université en le prenant souvent à témoin et en le faisant participer. Le texte de François Hien est puissant, précis et efficace. La mise en scène de Jean-Christophe Blondel est fluide. Les espaces et les lieux de cette histoire sont bien découpés. Les comédiens, tous formidables, sont fascinants de réalisme. Ils disposent d’une belle présence scénique qui apporte force et consistance au propos délicat de ce récit.
Laurent Schteiner
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Laurent Schteiner, THEATRE ONLINE
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… Les atmosphères des différents moments sont parfaitement restituées : la soirée qui dérape, précise et pudique ; les interrogatoires, crus et orientés ; les dialogues entre les membres de la commission, d’un surréalisme qui confine au comique
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Pierre François, HOLY BUZZ
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« La Honte ». Il y a celle qui a honte sans savoir trop bien de quoi ni pourquoi et il y a celui qui sait de quoi et pourquoi il a honte. Ils se succèdent, sans l’avoir cherché. Le passage de relais se produit lors d’un moment intime, bien trop intime pour elle, à ne pas manquer pour lui.
Elle est étudiante, il est son directeur de thèse. Tous deux sont auditionnés par une commission de discipline. Chacun a vécu l’événement différemment – c’est le moins que l’on puisse dire – et chaque membre de la commission – un homme et une femme – chargé de recueillir leurs dires arrive avec son bagage psychologique et son opinion. Une opinion qui transparaît à travers les questions posées aux intéressés.
Cette pièce est très réussie à plusieurs titres.
Les atmosphères des différents moments sont parfaitement restituées : la soirée qui dérape, précise et pudique ; les interrogatoires, crus et orientés ; les dialogues entre les membres de la commission, d’un surréalisme qui confine au comique.
Par ailleurs, les dialogues préfèrent une sincérité parfois dérangeante aux clichés. De ce fait, la pièce ne sombre ni dans le pathos ni dans le sermon militant.
Enfin, il y a le jeu des comédiens, parfaitement incarnés alors que portant quelques artifices – tel le recours à l’aparté pour exprimer les pensées intimes – sont utilisés.
Il n’y a que la musicienne dont on se demande au début ce qu’elle fait là avant de comprendre qu’elle exprime la déchirure, une déchirure qui ne peut se résumer à des mots.
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Pierre François, HOLY BUZZ
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… Avec La Honte, l’auteur François Hien et le metteur en scène Jean-Christophe Blondel nous donnent l’occasion de revisiter le monde universitaire dans sa complexité, alimenté par des réflexions orchestrées par le mouvement « Me too » sur la domination masculine et ses conséquences sur la relation hommes / femmes.
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Michèle Lévy, CULTURES J
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Avec La honte, l’auteur François Hien et le metteur en scène Jean-Christophe Blondel nous donnent l’occasion de revisiter le monde universitaire dans sa complexité, alimenté par des réflexions orchestrées par le mouvement « Me too » sur la domination masculine et ses conséquences sur la relation hommes / femmes.
Un professeur émérite d’Université d’une cinquantaine d’années reçoit chez lui une étudiante doctorante pour parler de l’avancement de sa thèse.
Soirée détente, quelques verre d’alcool, une danse, puis… Le professeur a une relation sexuelle avec elle. Consentante, pas consentante ? La jeune femme se saisit de la commission disciplinaire de l’Université pour statuer.
Loin d’un procès puisque n’intervient pas la justice, la pièce serait plutôt une fable sous forme d’intrigue, avec des portraits saisissants et des dialogues très élaborés, mêlant intimité et vie sociale. Ici, les spectateurs, représentant le public universitaire témoin, participent en silence et sont mis à contribution pour déterminer le rôle et la portée de l’acte.
« Il est important de donner au public les moyens d’entendre, de comprendre et sentir tous les éléments de la domination masculine et ses mécanismes culturels, dira le metteur en scène.«
Jean-Christophe Blondel : "L’auteur a l’intelligence de défendre chaque personnage tour à tour avec ses propres perceptions, ses ressentis et ses arguments."
Pour débattre de la finalité de cet évènement dramatique, une femme professeur et un homme conseiller juridique de l’Université prennent la parole à tour de rôle pour entendre chaque partie interrogée sur sa version des faits.
Cette pièce apporte son lot de questionnement sur le pouvoir, la responsabilité et tente de répondre à deux questions : le professeur est il coupable ou non de viol ? Et quelle décision va prendre l’université ?
On entendra tout à tour la jeune fille qui, en état de sidération, n’est pas intervenue lors de l’acte sexuel non voulu par elle. Et on entendra également la déposition du professeur qui lui, a toujours pensé que c’était un acte consenti et ne voyait pas la violence de l’acte.
Bien entendu l’argumentation couramment proposée est que la jeune femme a provoqué le professeur par une attitude libre et décontractée, induisant la possibilité d’un acte sexuel consenti ; quant à l’argument de la jeune femme, il tient surtout sur le principe de domination masculine et le pouvoir hiérarchique lié à ses mécanismes culturels.
Chacun restera avec son choix et on peut dire que « l’un vante la nécessité de la justice et l’autre la nécessité de la révolte.«
Jean-Christophe Bondel parlera de son envie de prendre leur place dans l’immense mouvement de relecture critique des fondements invisibles de nos sociétés.
Une pièce passionnante, intelligente, dérangeante à l’actualité brûlante. À voir absolument !
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Michèle Lévy, CULTURES J
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… Mis en scène sobrement par Jean-Christophe Blondel dans un décor épuré, le propos accroche l’attention d’un bout à l’autre du spectacle et invite à la réflexion autour du consentement. À souligner l’interprétation talentueuse de John Arnold, Yannik Landrein, Noémie Pasteger, Pauline Sales.
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Le Regard d'Isabelle, COUP DE THEATRE
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Un soir, Louis, professeur d’université d’une cinquantaine d’années, a une relation sexuelle avec une de ses doctorantes, Géraldine, venue à son domicile poser des questions sur sa thèse. Pas de contrainte physique de la part du professeur, pas de refus clair de la part de l’étudiante, pas non plus d’expression claire de son consentement.
Après quelques semaines, Géraldine signale à l’université un « comportement inapproprié » de son directeur de thèse. Plus tard, elle parlera de viol. Le silence de l’université suscite un tel tollé auprès des étudiants, qu’est mise en place une commission disciplinaire publique, animée par deux professeurs : Clémence, collègue de Louis, qui va entreprendre la défense de Géraldine, et Mathieu, un jeune professeur soucieux de défendre la présomption d’innocence de Louis. Nous assistons dans ce qui ressemble étrangement à un procès, un huis-clos électrique et poignant au cours duquel les certitudes se fissurent, où la justice semble s’inventer devant nous, et où la révolte cherche sourdement sa voix.
Bâtie à partir d’une multitude de témoignages et réflexions sur les rapports de pouvoir dans la sexualité, la question du consentement et de son expression, et des concepts du féminisme contemporain – culture du viol, masculinité toxique, codes de la société patriarcale – la pièce place le public et les protagonistes en situation d’interroger, encore et encore, la scène inaugurale, d’exprimer ses ressentis et ses opinions pour mieux les analyser, les remettre en cause, et peut-être changer d’avis.
La honte, ce sentiment d’humiliation d’avoir commis une action indigne de soi, est le thème central du texte de François Hien, fort bien écrit sans jamais prendre position. Mis en scène sobrement par Jean-Christophe Blondel dans un décor épuré, le propos accroche l’attention d’un bout à l’autre du spectacle et invite à la réflexion autour du consentement dans les relations sexuelles qui revient régulièrement dans notre actualité sociétale. À souligner l’interprétation talentueuse des membres de la Compagnie Divine Comédie : John Arnold, Yannik Landrein, Noémie Pasteger, Pauline Sales. À voir pour enrichir sa réflexion sur les rapports de pouvoir entre hommes et femmes dans la sexualité.
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Le Regard d'Isabelle, COUP DE THEATRE
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… Le fait que l’auteur comme le metteur en scène soient des hommes est éclairant sur la nécessité d’aller l’un vers l’autre. Alors, plutôt que la guerre des sexes que prônent et nous serinent quelques jusqu'au-boutistes, très en vogue aujourd'hui, quand l’intelligence et la pensée remplacent les slogans simplificateurs et l'outrance, on se sent tout à coup beaucoup mieux…
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Sarah Franck, ARTS-CHIPEL
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Le passionnant débat proposé par le spectacle nous invite à nous interroger, au-delà du thème de l’agression sexuelle, sur notre manière de regarder et d’analyser d’où elle est issue et ce que son origine révèle de nos comportements.
Un professeur quinquagénaire reçoit chez lui un soir l’une de ses étudiantes en thèse. Sa femme est absente. Il n’a d’autre projet de départ que de répondre à ses questions. Mais, la partie utilitaire une fois réglée, il l’invite à boire un verre, puis deux. L’alcool lève les inhibitions. Pour elle, découvrir une face plus personnelle de son professeur est un moyen d’apprivoiser ses propres peurs face à l’écriture et de se libérer d’une tutelle perçue comme contraignante. Du côté de cet homme au physique fatigué, déjà usé par une vie peu ambitieuse et confit dans l’habitude, mais plutôt acceptable dans la lignée des mandarins à laquelle il appartient, il y a, face à cette fraîche jeune fille, le surgissement d'un trouble sexuel et l’éveil d’un désir irrépressible qui va l’amener à se comporter en prédateur.
Vivre avec la honte
La pièce tire son titre et en partie son propos du thème de la honte, développé, l'indique l'auteur, tant par Annie Ernaux que par Ingmar Bergmann – la première quant à l’infériorité de ses origines sociales, qui va marquer ses parents au fer rouge, le second dans la renonciation d'un couple à ses idéaux, balayés par la guerre. Ici la honte de soi s’enracine dans nos peurs et nos complexes, elle se nourrit de notre éducation, de notre apprentissage social. Se sentir responsable même lorsqu’on n’y est pour rien. Coupable de ce qu’on fait comme de ce qu’on ne fait pas. Sur les airs rock balancés à la guitare électrique s’écrit le spleen de cette culpabilité dont il est si difficile de s’extraire.
Une situation révélée sur la place publique
La jeune fille cependant entame à l'encontre de son professeur, quelques semaines plus tard, une action qui provoque une commission disciplinaire. Les débats ont lieu en public – les spectateurs présents dans la salle constitueront la masse des étudiants présents à ces séances. Pour la diriger, deux universitaires : une femme et un homme. Très vite, le débat porte sur le fait que cette jeune fille, majeure, se soit laissé faire. Pouvait-elle dire non ? Son comportement passif laisse place aux interprétations les plus diverses. On entre dans les détails les plus intimes du déroulement des événements, la hâte du professeur, l’attitude de l’étudiante, son comportement sexuel. On écoute les différents points de vue. Chacun « s’est cru », de son côté, autorisé à se comporter comme il l’a fait. De ce fait, comment trancher ? Les deux professeurs s’opposent en arguments et contre-arguments.
© François Louchet
© François Louchet
Quand les soubassements remontent à la surface
Le caractère passionnant du débat tient à ce qu’aucun des personnages qui en font l’objet – l’étudiante et son professeur – n’est tout blanc ou tout noir et que le jugement qu’on peut avoir sur les choses est ailleurs. On pourrait avoir tendance à considérer cet homme vieillissant comme un pauvre type – d’ailleurs c’est ainsi qu’il se voit – et voir dans le même temps dans l'étudiante un être dépourvu de volonté qui se réveille après la bataille. Mais prendre leurs cas personnels, individuels, comme aune de jugement n’est pas pertinent. Derrière se cachent des siècles de différenciations genrées intégrées malgré nous dans nos comportements. Il ne s’agit pas ici de dénoncer et de dresser les uns contre les autres mais de révéler, de mettre au jour un processus inconscient pour voir comment hommes et femmes d’aujourd’hui pourraient parvenir à trouver le bon équilibre. Le fait que l’auteur comme le metteur en scène soient des hommes est à cet égard éclairant sur la nécessité d’aller l’un vers l’autre. Alors, plutôt que la guerre des sexes que prônent et nous serinent quelques jusqu'au-boutistes, très en vogue aujourd'hui, quand l’intelligence et la pensée remplacent les slogans simplificateurs et l'outrance, on se sent tout à coup beaucoup mieux…
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Sarah Franck, ARTS-CHIPEL
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... cette représentation est une révolution. Le texte est magnifique, moderne, vivant, poétique, violent. Courir dans sa bibliothèque ou dans une librairie pour redécouvrir Flaubert est une évidence. Quant à la Divine Comédie, si l’occasion se présente, ne laissez pas passer la chance d’aller les voir et les entendre, le casque aux oreilles.
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Le Pays d'Auge, Le Pays d'Auge
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Le spectacle devait être joué en extérieur, mais la pluie s’étant invitée, c’est au gymnase du Robillard qu’a été donnée la création de Saint Julien l’Hospitalier d’après Gustave Flaubert. De nombreux évènements, labellisés « Flaubert 21 », commémorent le bicentenaire de la naissance de l’écrivain, né le 12 décembre 1821 à Rouen.
A l’occasion des commémorations, la compagnie « Divine Comédie » de Rouen a présenté, au lycée agricole Le Robillard, son spectacle labellisé, en lien avec le lycée et la communauté d’agglomération Lisieux Normandie.
La compagnie théâtrale a été accueillie au lycée agricole où elle a répété sa nouvelle création depuis le 1er février. Trois enseignantes ont animé l’étude du texte de Flaubert et la relation troupe/élèves dans sa traduction théâtrales, avec leurs classes de 1ere AgroEquipements et terminales STAV, Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant : Emmanuelle Jeanne et Virginie Trotoux, professeures de français, Lydie Colin professeure d’éducation socioculturelle.
Avant la représentation, le directeur du Robillard, Said Lawal, a rappelé que « l’axe culturel est un temps fort pour son établissement mais aussi pour l’animation et le développement des territoires ruraux ». Il a remercié les différents soutiens de l’opération et la Divine Comédie dirigée par Jean-Christophe Blondel, une troupe « partenaire important et régulier » avec laquelle plusieurs projets sont menés.
Soutien du projet, Jocelyne Benoit, vice-présidente en charge de la culture à l’agglo était présente au spectacle, accompagnée de Mathilde Leroux Hennard, directrice des affaires culturelles de l’agglo, avec également René Peilloux, directeur du Théâtre Lisieux Normandie et coproducteur de « Saint Julien ». Aides de la CALN mais aussi de la région : dans son dispositif « Patrimoine en création », elle finance le spectacle à hauteur de 20 000 euros et subventionne par convention l’agglo pour son programme d’actions culturelles dans lequel s’inscrit le spectacle de la Divine Comédie.
Saluons avant tout la prestation de Jean-Marc Talbot qui transporte le public au-delà des murs pour plonger dans la légende de Saint Julien l’Hospitalier. Tout au long, le chant et la musique d’Anne-Lise Binard rythme avec talent la scénographie. Après la description d’un château dans un univers édénique, l’atmosphère s’assombrit avec la naissance d’un enfant cruel, devenant un chasseur impitoyable. Frappé par la malédiction d’un cerf qu’il a tué avec toute sa harde, Julien s’enfuit mais rencontre la prophétie et bien sûr l’histoire ne s’arrête pas là, et elle ne vous sera pas racontée pour le plaisir de la découverte.
Pour qui a un souvenir brumeux et scolaire de Flaubert, une vague réminiscence de Madame Bovary et e Bouvart et Pécuchet, bref un souvenir pâlichon et peu incitatif à la relecture, cette représentation est une révolution. Le texte est magnifique, moderne, vivant, poétique, violent. Courir dan ssa bibliothèque ou dans une librairie pour redécouvrir Flaubert est une évidence. Quant à la Divine Comédie, si l’occasion se présente, ne laissez pas passer la chance d’aller les voir et les entendre, le casque aux oreilles.
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Le Pays d'Auge, Le Pays d'Auge
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Jean-Marc Talbot joue le rôle de Julien et du narrateur, et réalise une prestation aussi physique qu'incarnée. Anne-Lise Binard surprend le public par la variété de ses répertoires : tout à tour chanteuse, compositrice, elle joue de l’alto et de la guitare et, véritable caméléon, mime les animaux de la forêt, victimes de la soif de carnage de Julien, ou les humains de l’histoire, dans un enchaînement sans faille.
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Ouest France, Ouest France
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« C’est dans notre rôle d’apporter de la culture dans l’établissement et j’en ai fait un poitn fort », affirme le directeur Said Lawal. Du 1er au 19 février, le metteur en scène Jean-Christophe Blondel a finalisé la création de la pièce La légende de Saint Julien l’Hospitalier, d’après le conte éponyme de Gustave Flaubert. Des ateliers avec les lycéens ont été organisés au cours de cette période.
Un dispositif scénographique innovant permet un parcours dans la nature avec le public, équipé de casques audio. « ce spectacle déambulatoire sert à mettre en valeur les lieux dans lesquels on joue, explique le metteur en scène. C’est la première fois qu’on joue ce spectacle devant un public, j’espère que nos déplacements vont fonctionner ».
Il pleut à verse malheureusement ce jeudi, pour la première du spectacle, qui a dû se rabattre dans le gymnase du Robillard. Mais celui-ci, malgré l’absence d’arbres et du magnifique cadre du câteau du Robillard, est suffisamment grand pour permettre à la quarantaine d’élèves présente de suivre en déambulation les deux comédiens, à leur demande. « Julien développe une passion pour la chasse, jusqu’à l’ultra violence et la destruction sans limite. Un jour, au cours d’un épouvantable massacre d’animaux, un grand cerf le maudit et prédit qu’il tuera son père et sa mère ».
Jean-Marc Talbot joue le rôle de Julien et du narrateur, et réalise une prestation aussi physique que mnésique. Anne-Lise Binard surprend le public par la variété de ses répertoires : tout à tour chanteuse, compositrice, elle joue de l’alto et de la guitare et, véritable caméléon, mime les animaux de la forêt, victimes de la soif de carnage de Julien, ou les humains de l’histoire, dans un enchaînement sans faille. « Le spectacle est au programme de la saison 21 22 du Théâtre Lisieux Normandie et sera présenté dans plusieurs communes », précise René Peilloux, son directeur.
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Ouest France, Ouest France
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