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PARTAGE DE MIDI
UNE INITIATION
Je vous regarde, ça me regarde.
Et je vois vos pensées, confusément comme des moineaux près d'une meule lorsqu'on frappe dans ses mains,
monter toutes ensembles
à vos lèvres et à vos yeux...
Découverte d’un rythme, d’un appareil à penser, abrupt, sans fioriture, où chaque vers suit l’émergence d’une vérité intérieure. Découverte d’une force humaine en proie à des combats essentiels, le volontarisme contre le lâcher prise, la quête de sens contre la quête de profit. Découverte d’une machine stylistique vertigineuse, brassant les codes du boulevard et de la tragédie, racine de la modernité théâtrale.
Désir de rendre lisible, de tordre le coup à ce cliché d'une masse compacte qu’on aimerait pour son obscurité même. De réhabiliter un De Ciz si souvent pathétique. De donner à Amalric sa stature d’éternel amoureux, mais aussi de démiurge. De casser l’image romantique d’Ysé pour révéler une Ysé triple, miroir de ses trois hommes, en quête, comme Mesa, d’une transcendance, même dans le crime.>Désir d’aller jouer, 100 ans après, cette pièce en Chine, sur les lieux de l'écriture. La Chine était pour Claudel un continent spirituel, et pour ses contemporains une richesse à conquérir et à piller. Aujourd'hui le capitalisme est la nouvelle religion d'Etat. Mais derrière ce miroir déformant de l'Occident, reste l'infinie différence. La Chine reste une source pour celui qui veut "comprendre", comme Mesa, par le large détour, par la mise en distance et en relation. Nous revenons chargés de cette longue tournée chinoise.
Une scénographie nomade, légère et abstraite, sculptée par les acteurs dans une permanente production d’images, dans un mouvement quasi chorégraphié. Une musique composée en répétition sur un instrument ancien, qui traverse les acteurs et les dépossède d’une partie de leurs impulsions. Un travail sur le fantôme, ou disons, sur la présence des absents, qui jalonne le spectacle jusqu’à apporter un éclaircissement à cette fin d’acte III si souvent refusée, coupée, bâclée.
J.C. Blondel travaille sur les signes dont il sait jouer avec art, combinant transparence triviale et opacité énigmatique. C'est servi par quatre jeunes acteurs de grand talent. Ils font preuve d’une grande maîtrise du travail prosodique, entrent dans le corps du texte.
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René Sainte-Marie Perrin, BULLETIN DE LA SOCIETE PAUL CLAUDEL
Ce qui tient du jamais vu, n’est pas cette scénographie minimaliste, mais du moins dans la première partie, l’économie de la déclamation claudélienne. Entendons-nous, le verbe mais sans l’emphase. Ysé n’est pas idéalisée, mais une petite-bourgeoise qui exprime très simplement la cruelle innocence de l’amour, du désir. Un beau décapage infligé à Claudel.
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Edith Rappoport, THÉÂTRE DU BLOG
Texte
Paul CLAUDEL
Mise en scène
Jean-Christophe BLONDEL
Dramaturgie
Christèle BARBIER
Scénographie
Tormod LINDGREN
Jeu
Marc ARNAUD
Fabrice CALS
Eléonore JONCQUEZ
Cédric MICHEL
Nicolas VIAL
Musique sur scène
Na WU
Chorégraphie
Sylvain GROUD
Création lumières
Vincent RIBES
Création costumes
Tormod LINDGREN
Chargé.e de production
Mingnan WANG
Coproduction
Institut Français
Subvention
ADAMI
Dépt. Seine Maritime
DRAC Normandie
Jeune Théâtre National
ODIA Normandie
Région Normandie
Ville de Rouen
 Dossier artistique